Intro : Rains of hysteria (2'36)
Entrée en matière avec une allusion aux pluies acides. Elle résultent de la pollution de l'air par un dégagement de gaz (dioxyde de soufre et oxyde d'azote) suite à la combustion engendrée par certaines industries et les transports (pour la partie humaine). Ces gaz réagissent avec l'eau des nuages pour former de l'acide nitrique et de l'acide sulfurique véhiculé par les brouillards, les pluies, la neige, la poussière. Elles ont un impact sur les forêts (appauvrissement des sols, empoisonnement des arbres...), les lacs et eaux de surface, la santé humaine, animale et végétale (pollution de l'eau, des aliments...), et même sur les bâtiments et monuments (érosion accélérée...). En plus de l'activité humaine, cette pollution est également alimentée par l'activité volcanique entre autres.
Ce titre est une introduction à l'album. Essentiellement axé sur le symphonique, il ne comporte que peu de guitare, jouée uniquement en fin de morceau.
Black sands (2'14)
Les sables noirs symbolisent l'activité volcanique de la terre. Beaucoup de plages en sont couvertes dans le monde. Cette activité volcanique est à l'origine du façonnement des paysages, et demeure aujourd'hui une menace que l'on ne peut absolument pas maîtriser, malgré notre avancée technologique.
La guitare principale de ce morceau est jouée en tapping et le démarre de façon énergique. Ce morceau compte parmi les plus dynamiques de l'album, et il est aussi le plus court (si l'on considère que les cinq morceaux de Earth and disaster n'en forment qu'un).
Corona Borealis (3'20)
La Couronne Boréale est une constellation dessinant un arc de cercle évoquant la couronne que Dyonisos (dieu grec de la vigne, entre autres) a offert à Ariane (fille du roi de Crète qui a donné le fameux fil a Thesée venu combattre le Minotaure pour qu'il se sorte du labyrinthe) en guise de cadeau de mariage. Pour la petite histoire, Ariane a été recueillie par Dyonisos, alors qu'elle avait été abandonnée sur une île par Thésée, finalement pas si amoureux que ça de cette dernière (c'est beau l'amour...). A la mort d'Ariane, Dionysos jeta cette couronne au ciel, parmi les étoiles, en hommage à la défunte.
Il s'agit d'un morceau que je qualifierais de "monotone" dans le sens où la mélodie principale est présente quasiment sur toute sa durée. La variation est apportée par les instruments parfois joués, parfois tus. Le thème peut paraître éloigné du concept de l'album, mais il peut aussi en être la suite naturelle, celle du report de notre humanité vers d'autres étoiles susceptibles de nous accueillir. Ce titre s'approche en ce cas du morceau de clôture de l'album : A light in universe.
A world in decay (5'32)
Ce morceau devait être, à l'origine, le titre phare de l'album, et se nommait donc Earth and disaster. Ce n'est que lorsque j'ai commencé à imaginer un morceau plus long en cinq actes que j'ai modifié le titre. Il résume assez bien Earth and disaster : un monde en délabrement.
Une introduction au piano fait place au corps principal ponctué d'une guitare soliste assez présente, et plutôt "légère", en opposition avec une rythmique au ton plus lourd. Le final est plus soutenu, notamment par la grosse caisse.
Earth and disaster (10'13)
Titre de l'album, ce long morceau de plus de dix minutes est décomposé en cinq actes. Il résume le point de vue d'un résident du monde, jetant un regard attristé sur le "spectacle" qui se joue devant ses yeux. Il voit les changements climatiques engendrés par l'homme, détruire sa terre. Les catastrophes successives poussent les peuples à quitter leurs lieux de vie pour trouver refuge dans les rares terres encore épargnées. L'exode (Exodus) est massive et amène une catastrophe sanitaire de grande ampleur. Il se souvient que ça a commencé il y a longtemps, mais que c'est la fonte de l'Inlandsis (vaste glacier recouvrant les terres polaires, en l'occurrence ici le Groënland) qui a précipité les choses (Death of Inlandsis) [vidéo]. Il se rappelle des glaces qui fondaient en été, et qui jamais ne réapparaissaient l'hiver. Ça a commencé par les animaux qui ont perdu leurs territoires de chasse, puis à leur tour les Inuits. Tout s'est enchaîné. Les pôles sont devenus des terres sans vie (Where life disappear). Les pays les plus industrialisés ont formé une cellule de crise. Les scientifiques du monde entier ont évalué la situation pour tenter d'inverser la tendance. Aucune solution ; chaque dommage subi est irreversible (Irreversible damage) [vidéo]. La peur s'est emparée des populations côtières, et même plus en avant dans les terres. Les océans, abondamment alimentés par la fonte des glaces, voient leur niveau s'élever et recouvrir des régions entières du globe (Under sea level) [vidéo]. L'autodestruction de l'espèce humaine est en marche. Les hommes, en surpopulation dans les régions encore émergées, finissent par se battre pour trouver de l'espace, abandonnant toute entreprise pour se sauver.
Lives remains (4'12)
Après les catastrophes les plus dévastatrices, les victimes survivantes n'ont plus rien de leurs biens, et parfois, ont perdu leurs proches. Tout ce qui a fait leur vie s'est envolé. Elle s'attachent alors aux moindres objets qu'elle peuvent retrouver parmi les décombres... des restes de vies.
Le morceau commence par une attaque sèche incluant la majorité des instruments, suivie de passages alternant double grosse caisse et rythmique proche de la ballade, soutenus par une orchestration à base de violons ou de choeurs. Le piano vient accompagner la fin pour l'intensifier.
Blinded by belief (5'26)
On ne pouvait pas aborder notre monde sans ouvrir une parenthèse sur la religion. Vaste sujet, créant presque systématiquement la polémique. Entre les croyants, les athées, et les différentes religions, où se trouve la vérité ? Toujours est-il que cette religion, quelle que soit son origine, quelle que soit sa situation géographique, a une influence sur le comportement des hommes. Elle peut être un formidable vecteur de paix comme une voie directe vers le fanatisme. Ce dernier chemin a parfois tendance à prendre le dessus (l'histoire le démontre, les actualités aussi). Et c'est à ce moment que le sujet entre dans la catégorie "désastre"...
Le morceau commence de la plus douce des façons, par une introduction symphonique ou la flûte et le haubois se cotoient. La rythmique lourde vient ensuite, avec toujours en fond, ces violons paraissant si tristes. Les augmentations de tempo se font souvent de concert avec des choeurs plus énergiques qu'à leur habitude.
Existence (5'40)
Chaque existence est différente. Marquée par l'insouciance, les joies, les peines, elle peut être longue comme ephémère. Chaque vie a également une conséquence sur son entourage. Elle interagit sur l'environnement, sur les autres vies. Trop de personnes dans notre société actuelle ont une facheuse tendance à se foutre de tout, aussi bien des voisins que de la nature ou des choses. Seul leur bien-être et leurs idées leur importent. Triste constatation...
Morceau de tempo lent, lancé par un piano qui rythme l'ensemble. Les différents passages peuvent être interprétés comme différentes étapes de l'existence, parfois plus rapides et lourdes, parfois longues...
Desperate calls (3'13)
Ces appels désespérés résonnent depuis déjà longtemps. Ils sont émis par certains scientifiques, par des personnes en contact régulier avec la nature, tous ces gens qui constatent au quotidien l'impact de notre "développement" sur l'équilibre de la terre. Ces appels sont à présent relayés par de nombreux anonymes et par les médias. Mais à qui sont-ils adressés ?
Ce morceau est rythmé par la guitare, la batterie, la basse. Deux breaks viennent calmer l'ensemble, portés par la flûte, puis par le piano. C'est d'ailleurs ce dernier qui mène la guitare au terme du morceau.
Outro : A light in universe (3'53)
Une lumière dans l'univers symbolise à peu près tous les espoirs que l'on peut porter dans ce que l'on ne connaît pas de notre espace. On attend beaucoup des missions de nos sondes parties explorer les planètes de notre système solaire, mais aussi au-delà. Avec des études comme celles faites sur Mars, l'homme cherche à se rassurer quant à la possibilité que l'on puisse un jour vivre sur une autre planète... lorsque nous aurons fini de détruire la notre.
A l'instar de l'intro, ce morceau est essentiellement symphonique et ne comporte qu'un court passage de guitare. Il est composé sur un tempo lent, et se termine par une absence de section rythmique, porté uniquement par la harpe puis par le piano, histoire de finir cet album sur un air apaisant...