Après les pavés glissants de l'année 1993, je me décide à courir (ou tout du moins marcher) sur du bitume plus
sec. Pour cela, pas d'autre alternative que l'achat d'un moyen d'enregistrement. Mais qu'est-ce que la technologie d'alors me permet d'acquérir à moindre frais ? A cela, deux solutions : un magnétophone Fisher Price (utilisable dès 2 ans sous la surveillance des parents) ou un multipiste à cassette. La deuxième option me paraissant plus intéressante, je me lance pour un TASCAM 424 portastudio.
Une évolution ? Oui, c'est comme ça qu'on peut définir l'arrivée de cet appareil. Quatre pistes sur cassette audio, ça "le fait grave" comme diraient les jeunes d'aujourd'hui (tiens, je parle comme un vieux con... Remarquez, je suis aujourd'hui plus proche des Pink Floyd que de Tokio Hotel... Hola ! je m'égare !). Quatre pistes donc, ça tombe bien puisque j'ai effectivement quatre instruments à enregistrer (deux guitares, une basse et une batterie. Pour cette dernière, je vous en parle plus bas). Pour les néophytes, je sais qu'il peut y avoir quelques interrogations quant à l'utilité et au fonctionnement d'un tel engin, mais je comparerais son action à celle d'un quadruplex, exception faite de la destination qui est unique (ou double puisque vous avez normalement deux oreilles). Vous me suivez ? Non ? C'est pas grave (ça fait deux fois le mot grave dans le paragraphe, mais utilisé différemment ! Génial, hein ?).
Certes me direz-vous, le "bestiaux" (je sais, un article singulier avec un nom au pluriel, ce n'est pas correct) doit être difficile à dompter, mais je vous répondrais que l'on s'y fait assez rapidement. Il reste néanmoins les instruments pour lesquels l'apprentissage est toujours aussi douloureux. Alors là, oui, c'est vrai, nous tombons dans le domaine de la volonté. Avec cette dernière, l'exercice n'est pas insurmontable, pour peu que l'on ne soit pas atteint de phocomélie...
Dans le domaine de l'apprentissage justement, ayant décidé de franchir un cap et d'inclure une batterie dans mes compositions (il n'y en avait pas dans la première démo), je m'équipe d'une batterie (une vraie). Je précise qu'à cette période là, je vis dans une maison et non en appartement, je ne suis pas aussi abruti que j'en ai l'air ! Je tambourine donc fièrement l'instrument, et n'atteignant pas le niveau suffisant, je me lance quand même dans l'enregistrement de ma deuxième démo (cinq titres). Le résultat est à la hauteur de ce que l'ont peut attendre d'un véritable amateur, je vous laisse deviner. Si le son et les compositions sont globalement meilleurs que sur la démo précédente, on n'atteint toujours pas le nirvana...
En octobre 1994 sort cette deuxième démo, après une folle course à l'armement. Les pavés sont un peu moins glissants, mais encore beaucoup de travail doit être accompli pour trouver un style et une qualité de production. C'est à ce dernier critère que je vais principalement m'attacher, avant que ma propre musique ne finisse par m'occire les tympans !